Le lieu Emblématique du Pas-de-Calais
Visite monument Boulogne-sur-Mer
UN BELVÉDÈRE ENTRE CIEL ET MER
La pointe de la Crèche culmine à 76m au-dessus du niveau de la mer. C’est un espace balayé par les vents, qui offre un panorama largement ouvert (360°) sur l’arrière-pays-boulonnais et sur le détroit du Pas-de-Calais. Ainsi, sa position est stratégique. Elle a été témoin de l’évolution des paysages modelés par les éléments naturels mais également par l’activité humaine. En effet, cette dernière était déjà présente à la préhistoire, comme en témoigne le patrimoine archéologique conservé au Musée de Boulogne-sur-Mer.
Label Grand site de France
LA PORTE SUD DU GRAND SITE DE FRANCE LES DEUX CAPS
Le label Grand Site de France a été attribué puis renouvelé, par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, pour une durée de 6 ans.
Dès lors, le département du Pas-de-Calais bénéficie de ce label depuis 2011 et s’est vu en 2018 renouveler cette reconnaissance nationale. 2024-2032 correspond à la nouvelle durée de huit ans.
Ainsi, la batterie côtière de la Crèche se situe dans le périmètre du classement 2024-2032.
Depuis 2018, un Conseil Consultatif Associatif a été créé. Il rassemble les associations culturelles, environnementales, économiques, de loisirs et de tourisme.
Ainsi, l’association Fort de la Crèche participe activement à ce Conseil Consultatif Associatif.
Visite monument Boulogne-sur-Mer
LIEU DE PASSAGE & LIEU DE MÉMOIRE
Du premier Empire à la seconde guerre mondiale, des empreintes historiques sont marquées dans la pierre et le béton : Un seul regard suffit, l’histoire se déroule autour de vous. Placez vous au centre de la place d’armes, face à vous : à 3kms à vol d’oiseau se dresse la Colonne de la Grande Armée, si vous vous retournez vous lirez sur le casernement allemand de 1942 « Blücher » : clin d’oeil à l’histoire – Blücher : général prussien qui attacha son nom à la défaite de Napoléon à Waterloo. Regardez sur votre droite, un chemin pavé vous amène au casernement Séré de Rivières. Puis, en suivant la voie Decauville de 1935, vous parviendrez à l’une des casemates du site.
Un assemblage anachronique de l’histoire ?
Suivez les bornes explicatives et tout s’éclairera
Pour vous aider, l’association a conçu et installé 31 bornes qui jalonnent le parcours de visite
L'Histoire du Fort de la Crèche
ZOOM SUR L’HISTOIRE DU FORT ET DE LA BATTERIE CÔTIÈRE
Otto von Bismarck est nommé président du Conseil par le roi Guillaume 1er. Son ambition est de réaliser l’unité allemande sous l’autorité du royaume de Prusse. Dès le début de son ministère, il réussit, malgré l’opposition du Landtag à faire voter les crédits nécessaires à la réforme militaire et procure à la Prusse une armée bien équipée et surtout bien entraînée, forte de 300 000 hommes, sans compter la réserve.
Après avoir vaincu le Danemark, lors de la guerre dite des Duchés, il remporte le 3 juillet 1866 la victoire de Sadowa contre l’Autriche. Puis, il dissout la Confédération germanique. Cette dernière avait été créée en 1815 par l’Acte fédératif de Vienne basé sur l’œuvre d’unification napoléonienne. Pour suivre, elle est remplacée par la Confédération de l’Allemagne du Nord. Le thaler prussien sera la monnaie commune. Ainsi, ces victoires lui octroient le droit d’annexer les duchés danois, de Schleswig et de Holstein, y compris le port de Kiel, ainsi que les états de l’Allemagne du Nord-Ouest qui ont soutenu l’Autriche. Par contre, les états du sud, le grand-duché de Bade, la Bavière et le Wurtemberg veulent garder leur indépendance et refusent de faire partie de cette confédération. Cependant, Bismarck, discrètement leur impose malgré tout un traité d’alliance défensif. C'est pourquoi, ils devront fournir troupes et matériels si la Prusse est agressée. Napoléon III, en cette période troublée, marchande sa neutralité en échange d’annexer une partie de la rive gauche du Rhin jusqu’à Mayence, de la Sarre et du Luxembourg, sans succès. Ainsi, fonctionne la politique dite des pourboires ou des compensations. Bismarck, pour isoler politiquement la France, saura ultérieurement réutiliser ces tractations secrètes. En effet, il les modifie à son avantage auprès de l’Angleterre et de l’Autriche. Puis, viendra juste après, le conflit Franco-prussien.
La candidature Hohenzollern Bismarck, diplomate retord, doit trouver un moyen d’obliger les états du sud de l’Allemagne à respecter leur engagement en cas d’agression de la Prusse. Le moyen sera bien sûr la guerre. L’agresseur ne pourra être que la France « ennemi héréditaire » sinon la Prusse risque d’être isolée sur la scène politique. Quant au prétexte, une opportunité s’offre enfin à lui et ce sera la succession au trône d’Espagne.
En septembre, un mouvement révolutionnaire « La Gloriosa » renverse Isabelle II reine d’Espagne. Le gouvernement provisoire, alors en place, cherche un nouveau souverain.
Après avoir essuyé quelques refus des cours européennes, le prince Léopold de Hohenzollern, cousin du roi de Prusse, est approché pour être candidat au trône.
Dans un premier temps, Guillaume 1er s’y oppose, mais sous l’influence du chancelier Bismarck, il finit par se laisser convaincre. Ainsi, la candidature est acceptée. Le 2 juillet, suite à une indiscrétion, la nouvelle se répand aussitôt à Paris. L’agitation est à son comble dans les rues de la capitale.
Pour la France, c’est un casus belli. Si Léopold monte sur le trône d’Espagne, elle aura bien sûr la Prusse sur sa frontière du Rhin et un prince de la famille Hohenzollern sur sa frontière pyrénéenne. Ceci est vécu comme un encerclement politique et militaire. Cependant, il s'agit d'une situation inacceptable pour le gouvernement français qui y voit la réminiscence du Saint empire de Charles Quint.
Face aux protestations de Napoléon III, Guillaume 1er demande à son cousin de refuser cette proposition. Ainsi, l’affaire semble close au grand désespoir de Bismarck.
Napoléon III, poussé par le duc de Gramont, ministre des affaires étrangères et par l’Impératrice Eugénie, envoie Benedetti, notre ambassadeur, en Allemagne. L'objectif est d’obtenir des garanties écrites sur la renonciation du prince Léopold. Guillaume 1er est en villégiature à Ems, petite ville de Rhénanie. Il confirme, alors, le retrait de la candidature Hohenzollern auprès du représentant Français. Puis, il fait parvenir, le 13 juillet, un compte rendu de cette entrevue à son chancelier resté à Berlin. Il sera chargé de le publier. Celui-ci comprend aussitôt le bénéfice qu’il peut en tirer.
Cette dépêche d’Ems, au contenu tronqué, subtile falsification effectuée par Bismarck est transmise aux ambassades et à la presse européenne, humiliante pour la France. Cela va exacerber le nationalisme français !
Soit après 17 jours de crise diplomatique, Otton von Bismarck peut-être satisfait car son piège a fonctionné ! La France déclare la guerre à la Prusse.
Bibliographie sélective
- Fondation Napoléon III, Napoléon III L’homme, le politique. Actes du colloque. Mai 2008
- Gouttman, Alain, La grande défaite 1870-1870, Perrin, 2015.
- Les patrimoines, L’Alsace et la guerre de 1870-1871, 2011.
- Office National des Anciens Combattants de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle, La guerre de 1870 en Lorraine, 2009.
- Roth, François, La guerre de 1870, Pluriel, 2011.
Visite monument Boulogne-sur-Mer
CEUX QUI ONT FAIT L’HISTOIRE
UNE RENCONTRE AVEC L’HISTOIRE
« Chacun fait à un moment ou à un autre de sa vie, sa rencontre avec l’Histoire »
Pierre Miquel
Le témoignage est essentiel en Histoire.
Il contribue à la transmission d’évènements vécus, en leur donnant du sens.
Il resitue les faits dans leur contexte.
Les traces écrites fixent l’identité du lieu, de l’époque, de l’évènement.
Écrire et raconter participent à la construction de la mémoire collective.
Et si des lieux attendent encore leurs témoins du passé, inspirons-nous de cette phrase inscrite sur la tombe du général Séré de Rivières :
« Lapides Clamabunt » : Les pierres témoigneront
UNE DÉMARCHE SOLIDAIRE ET COLLECTIVE
Écrits, extraits de journal, photos en votre possession, proposez-nous des témoignages concernant le Fort de la Crèche.
CEUX QUI ONT FAIT L’HISTOIRE
Partageons leur histoire
Extrait du journal de Roger Chanteloup
Capitaine de Frégate Jean Emile Noël Estienne
Raphaël Goldstein
René de Forton